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KARLOVY VARY 2018 East of the West

László Csuja • Réalisateur

“Heureusement, aucun des acteurs n'avait lu le scénario”

par 

- KARLOVY VARY 2018 : Rencontre avec le réalisateur hongrois émergent László Csuja pour parler du jonglage avec les genres qu'il opère dans son premier long-métrage de fiction, Blossom Valley

László Csuja  • Réalisateur

Le réalisateur hongrois émergent László Csuja a présenté son premier long-métrage de fiction, Blossom Valley [+lire aussi :
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, dans la section compétitive East of the West du Festival de Karlovy Vary. Il a répondu aux questions de Cineuropa sur le fait d'avoir embauché, pour ce film punk qui jongle avec les genres et repose en grande partie sur l'improvisation, un champion de patinage aux Jeux paralympiques et un mannequin.

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Cineuropa : Avant ce film, vous travailliez sur un docu-fiction, Nine Month War [+lire aussi :
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. Comment l'idée de faire Blossom Valley s'est-elle présentée ? Qu'est-ce qui est à l'origine du projet et pourquoi avez-vous cette fois opté pour la fiction ?
László Csuja : Nine Month War est un projet parallèle, sur un garçon au cœur du conflit militaire entre la Russie et l'Ukraine. L'idée dont est né Blossom Valley réunit en fait deux concepts : le premier vient d'une vision que j'ai eue, générée par mon subconscient, celle d'une fille courant, un bébé dans les bras, dans des rues de banlieue ; l'autre, plus intellectuel, concerne la relation que peuvent avoir les gens souffrant de handicaps mentaux avec la parenté.

Pour les rôles principaux, vous avez choisi un mannequin et un champion de patinage trois fois médaillé aux Jeux paralympiques qu'on ne voit pas du tout patiner dans le film. Comment en êtes-vous venu à choisir ces interprètes ?
En effet, Laci, le personnage principal masculin, ne patine pas dans le film, et Bianka ne se comporte pas comme un mannequin non plus. Pour tout vous dire, nous avons improvisé une scène où on les voyait effectivement patiner et chanter l'hymne européen, mais finalement nous l'avons coupée au montage. J'ai été attiré par la pureté de Laci et par la liberté de Bianka. Ils ont tous les deux des personnalités et des mondes intérieurs puissants et uniques. Je me sens honoré d'avoir pu travailler avec eux.

La narration de Blossom Valley a quelque chose de brut. Quelle a été la part d'écriture ou d'improvisation dans le scénario ?
Nous avons récrit le scénario après que j'aie décidé des acteurs qui joueraient mes deux personnages principaux et oui, nous avons beaucoup improvisé. Heureusement, aucun des acteurs n'avait lu le scénario. Les dialogues sont fondés sur une improvisation constante, parfois des scènes entières se sont faites comme ça. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour imaginer des scènes tout en tournant, mais notre directeur de la photographie Gergely Vass et notre chef-décoratrice Anna Nyitrai ont été très flexibles dans ce travail d'équipe.        

Le fait d'être parent est un sujet important dans le film, mais on y trouve aussi le thème de la personne crédule dont on profite. La notion d'exploitation est-elle ici sous-jacente – puisque le personnage féminin agit de manière impulsive et lunatique et que le personnage masculin se laisse happer par ses caprices ?
Nous étions attiré par des mélodrames classiques et noirs comme La Rue rouge (1945) et Gun Crazy: le démon des armes (1950), où l'on trouve des situations similaires. Cela dit, je ne suis pas d'accord avec vous sur l'idée que notre personnage masculin est juste quelqu'un de crédule qui se laisse exploiter. Pendant leur voyage, il fait l'expérience de quelque chose qu'il n'a jamais connu avant : il peut enfin être indépendant, prendre lui-même ses décisions.

Blossom Valley est un titre très sentimental qui contraste avec l'intrigue. Pourquoi cette disparité
Le film raconte une quête du bonheur. Quand quelqu'un fantasme sur son bonheur futur, cette personne fantasme sur l'endroit où elle voudrait le vivre. C'est un comportement humain basique. Le ton sentimental souligne la tension entre réel et imaginaire.

Vous enchevêtrez dans l'intrigue des éléments relevant du road movie, de la comédie sombre, du drame social, de la comédie romantique atypique... Pourquoi avez-vous composé l'intrigue comme un patchwork de genres ?
Nous avions tout simplement envie d'utiliser le motif des amoureux en fuite et des éléments appartenant au genre drame social. Je suis ravi que vous y ayez vu davantage, surtout de la comédie romantique... Waouh ! J'adore jouer avec les genres. Parfois l'intrigue reprend les clichés, d'autres fois non.

Blossom Valley a été développé et produit dans le cadre du programme Incubator du Fonds national hongrois pour le cinéma. Comment l'expérience s'est-elle passée ?
L'Incubator est une initiation formidable pour les réalisateurs hongrois qui débutent. Grâce au programme, il n'y a jamais eu autant de jeunes réalisateurs qui ont la possibilité de tourner leur premier long-métrage. Le budget limité qui nous est consenti m'a forcé à être plus méticuleux et à rester simple, parce que nous n'avions pas beaucoup de jours de tournage. Les producteurs, András Muhi et Gábor Ferenczy, m'ont aussi beaucoup aidé.

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet, avec Anna Nemes ?
Nous sommes en train de développer un scénario pour un long-métrage sur une body buildeuse qui s'appelle The Crown of Creation. Nous avons pitché le projet au Festival de Sofia, où il s'est attiré beaucoup d'intérêt de la part de l'industrie internationale. Nous avons même gagné un prix. Nous aimerions tourner ce film l'été prochain, si le Fonds national hongrois pour le cinéma décide de soutenir le projet.

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(Traduit de l'anglais)

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