email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Viktoriya Tigipko • Présidente du Festival International du Film d’Odessa

“Chaque année est un nouveau record, nous sommes jeunes et nous nous développons"

par 

- Cineuropa a eu la chance de rencontrer Viktoriya Tigipko, Présidente du Festival International du Film d’Odessa, pour parler de la dernière édition de l’évènement

Viktoriya Tigipko • Présidente du Festival International du Film d’Odessa

Cineuropa a eu la chance de rencontrer Viktoriya Tigipko, Présidente du Festival Internationale du Film d’Odessa, pour parler de l’évolution de l’industrie du film en Ukraine, du développement d’un jeune festival et du rôle que joue l’Académie ukrainienne du cinéma, créée récemment, dans les défis sociaux d’aujourd’hui.

Cineuropa : Dans quelle mesure l’industrie du film a-t-elle évolué en Ukraine depuis le premier Festival du Film d’Odressa 
Viktoriya Tigipko : 2010, l’année lors de laquelle nous avons commencé, marquait également le début de la relance de l’industrie du film en Ukraine, qui était plongée dans un trou noir depuis 1990 avec la chute de l’URSS. À l’époque, aucun financement n’était possible et les cinéastes ukrainiens professionnels dépendaient totalement du marché russe. Par conséquent, l’Ukraine est devenue un endroit de tournage économique, mais les talents nationaux et les équipes ukrainiennes n’obtenaient que des rôles secondaires — lorsqu’ils en avaient un à jouer — au sein de l’industrie du film russe. En 2010, l’État a lancé sa première vague de financement. Le démarrage a été doux, avec quelques millions. Aujourd’hui, le financement s’élève à 20 millions $. Les films ukrainiens sont généralement financés jusqu’à 50 % ou 80 % par le fonds national, et même les séries télévisées sont à moitié financées par le gouvernement. C’est positif, car cela ouvre de nouvelles portes aux professionnels.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

La participation des productions ukrainiennes au Festival d’Odessa a donc inévitablement augmenté.
C’est vrai. Pour notre première édition, nous n’avions aucun long-métrage à sélectionner pour la Compétition nationale. Nous avons stimulé l’industrie en invitant des professionnels du monde entier, car il était important de proposer un festival international tout en marquant notre intérêt pour les productions nationales. Théoriquement, le Festival du Film d’Odessa se divisait en deux : un festival international, à l’image de festivals déjà reconnus – avec un jury, des évènements dédiés aux professionnels, des invités, des programmes parallèles, des galas d’avant-premières – et un festival national. Nous avons présenté les quelques courts-métrages dont nous disposions, alors que cette année, nous avons reçu 265 soumissions ukrainiennes à la Compétition nationale. Si nous incluons les 900 films soumis à la Compétition internationale, nous obtenons un nouveau record, mais chaque année est un nouveau record pour nous. Nous sommes jeunes et nous nous développons, ce n’est que le commencement.

Parlez-nous de l’une des caractéristiques uniques du festival.
Chaque année, nous essayons quelque chose de nouveau, mais je pense que la projection spéciale à l’Escalier du Potemkine est un évènement unique. Nous disposons probablement de l’un des plus grands cinémas en plein air du monde : notre capacité d’accueil est de 15 000 entrées dans un lieu à la fois historique et cinématographique. Tout le monde connaît cet endroit grâce au film sur Eisenstein. Il est donc important d’y apporter une nouvelle dimension. L’année prochaine, nous étendrons l’expérience en ajoutant un second écran sur la place, au-dessus des escaliers, pour permettre à plus de gens de participer.

Il semblerait que votre développement n’a pas de limite.
Nous trouvons de nouvelles possibilités de développement chaque année. Nos salles sont constamment pleines ; le public est assez jeune et ouvert aux films d’art et d’essai. Nous avons déjà ajouté un nouveau lieu de projections et l’année prochaine, nous proposerons un autre multiplexe, dans l’espoir de voir plus de cinémas se joindre à nous. Nous enregistrons une moyenne de 120 000 entrées, un chiffre qui pourrait être plus élevé cette année, mais de nouvelles salles le feraient s’envoler. En outre, nous proposons une projection gratuite tous les jours au Green Theatre, qui dispose d’une capacité de 3 000 personnes, pour que tout le monde puisse participer au festival. Chaque projection est suivie d’une master class avec nos invités.

Cette expansion se reflète aussi dans votre programme, est-ce important pour vous ?
Sans aucun doute. Il y a deux ans, nous avons commencé avec une session de présentation de documentaires européens qui est ensuite devenue un programme, et une section en compétition depuis cette année. L’édition précédente du festival comportait une session de présentation dédiée aux séries télévisées, devenue un programme spécial cette année, qui deviendra également une section en compétition l’année suivante. Nous proposons en outre un programme spécial pour enfants qui est extrêmement important pour attirer les familles et intéresser les très jeunes spectateurs au cinéma d’art et d’essai. L’éducation est évidemment tout aussi importante. 

En ce qui concerne l’éducation, vous avez récemment créé l’Académie ukrainienne du cinéma. En quoi cela a-t-il un lien avec les activités du Festival d’Odessa ?
L’équipe du festival a une réputation solide, et les professionnels nous font confiance. Lorsque nous avons créé l’Académie du cinéma (lire l’article), tout le monde était ravi, car nous offrions un système transparent reproduisant le modèle des BAFTA. En Ukraine, 600 professionnels sont éligibles pour rejoindre l’Académie et en moins d’un an, la moitié en sont devenus membre. Nous offrons une affiliation gratuite en échange de la participation des membres aux activités sociales. Nous souhaitons qu’ils informent les gens par des séminaires gratuits, des master class et d’autres initiatives dans des universités, instituts et écoles. Nous devons sensibiliser un plus vaste public et davantage de professionnels, car l’éducation est essentielle.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy