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Roser Aguilar • Réalisatrice

"Je remercie mes producteurs de ne pas avoir abandonné"

par 

- Cineuropa s’est entretenu avec la cinéaste catalane Roser Aguilar sur son deuxième long métrage, Brava, un drame personnel en compétition au 20e Festival de Malaga

Roser Aguilar • Réalisatrice
(© Festival de Málaga)

Dirigée par Roser Aguilar (The Best of Me [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
), Laia Marull jour le rôle principal dans Brava [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Roser Aguilar
fiche film
]
. Le journaliste est allé à la rencontre de la réalisatrice au 20e Festival de Malaga, où son film est en compétition dans la section officielle.


Cineuropa : tous les films projetés dans ce festival semblent avoir été mûrement réfléchis…
Roser Aguilar : en ce qui me concerne, réaliser Brava a été comme attendre un enfant pendant neuf… ans. À cette époque, j’avais déjà envie d’en arriver là et de le dévoiler. Mais le travail a été laborieux. Je ne voulais pas me dépêcher et j’ai commencé à écrire le scénario en 2009. Puis, en 2012-2013, alors que je pensais en arriver à bout, je me suis arrêtée. J’ai ensuite dû le faire renaître, et pour cela, je remercie mes producteurs de ne pas avoir abandonné quand d’autres seraient partis en courant.

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Est-ce parce que l’histoire que vous racontez n’est ni facile ni agréable ?
Oui effectivement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne comprends pas pourquoi les producteurs ont misé sur mon film, il ne va pas dominer le box-office. C’est le prix à payer quand on fait ce genre de film, un ami qui l’a adoré m’a dit : "ce n’est pas le genre de film qui se vendent en ce moment, ce n’est ni un thriller, ni une comédie… Pourquoi as-tu fait ça Roser ?"

Peut-être parce que vous aimez les films dans lesquels un événement inattendu bouleverse la vie des personnages ?
Oui, j’aime les films d’auteur, ils naissent de mes inquiétudes. Il y a différents projets que j’ai été sur le point de réaliser, puis pour certaines raisons, ils n’ont pas fonctionné. Mais ce qui sort de mes tripes est très intense.

Le cinéma doit aussi être un moyen d’aborder des sujets délicats.
En théorie oui, mais en pratique, dans le monde de l’industrie, des producteurs, de la télévision et de la distribution, ce genre de film n’est pas populaire du tout. Je sais qu’ils ont leurs raisons, mais mon travail, ce n’est pas de penser à ça. C’est plutôt de mener des projets à bien et tenter de rassembler les gens autour. Mais ce n’est pas ce qui est attendu, surtout à notre époque où les paris sont risqués.

Avez-vous fait autre chose entre vos deux films ?
Oui, j’ai enseigné. Aujourd’hui, je reçois des offres d’emploi dans le domaine de la publicité. C’est très difficile de vivre du cinéma, c’est un métier peu valorisé, mal rémunéré et au sein duquel les processus sont très lents.

Dans Brava, vous traitez de la façon dont la peur peut paralyser.
C’est terrible. Nous sommes devenus insensibles, aux violences sexistes par exemple. Aujourd’hui, de nombreuses personnes font recours à des comprimés. Cela me fait peur.

Êtes-vous allez voir un psychologue pour parler de votre choc post-traumatique ?
Oui, j’ai vu de psychiatre et des psychologues spécialistes des agressions sexuelles. Ils m’ont parlé des symptômes de dissociation : les patients font des cauchemars et désirent fuir le lieu de l’agression. Et tout à coup, dans un moment intime, leurs fantasmes peuvent se transformer en agressivité. Nous avons abordé cela à travers le personnage principal, qui va jusqu’au bout même si elle fuit. Et cela n’arrive pas à tout le monde.

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(Traduit de l'espagnol)

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