email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Nely Reguera • Réalisatrice

“J’aime rire de moi-même”

par 

- SAN SEBASTIAN 2016 : La réalisatrice catalane se lance dans le long-métrage avec la comédie dramatique María (y los demás), superbement interprété par Barbara Lennie

Nely Reguera  • Réalisatrice
(© Lorenzo Pascasio)

Nely Reguera a étudié la mise en scène à l’ESCAC de Barcelone (où il enseigne à présent), travaillé aux côtés de Mar Coll et elle collabore activement à l’admirable projet de transmission du cinéma aux enfants Cine en curso. Après le court-métrage encensé Pablo et un documentaire sur les ravages causés par le naufrage du pétrolier Prestige (Muxía a ferida), la voilà qui présente son premier long-métrage, María (y los demás) [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nely Reguera
fiche film
]
, dans la section Nuev@s Director@s du 64ème Festival de San Sebastian.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Êtes-vous contente de l’accueil réservé à votre film ici à San Sebastian ? Le public rit beaucoup pendant les séances. 
Nely Reguera :
 J’en suis très heureuse, bien qu’il ne s’agisse pas d’un film qui invite à rire tout du long. J’avais peur que cela n’arrive pas, que les gens ne rient pas. Le spectateur va forcément sourire voire rire pendant le film, certains rient plus que d’autres. Moi je m’esclaffe devant le film, et j’espère vraiment que les gens vont se retrouver dans cet humour et ce personnage.

C’est que la Maria du titre, incarnée par Barbara Lennie, a un caractère particulier, et le ton du film aussi est spécial.
Je savais quel ton je voulais adopter dès le départ. Cette histoire est un petit drame qu’il fallait raconter avec humour, et précaution, parce que trop dramatiser l’aurait alourdi. Nous avons bien gardé cela à l’esprit en écrivant le scénario : à chaque moment où la situation devient plus dramatique, nous avons cherché quelque chose qui puisse l’alléger et la renverser. Il en est allé de même dans la mise en scène et avec les acteurs : la consigne était de toujours dédramatiser.

Pour mieux digérer ce qui arrive à cette fille ?
Oui, parce qu’après tout, ainsi va la vie, avec ses fluctuations, sans continuité, et sans avertissement : parfois, on est très heureux de quelque chose et d’un coup, tout se met à aller mal. J’aime beaucoup le ton de l’humour : il faut savoir rire un peu de soi-même. J’aime bien les films qui permettent de rire de et avec le personnage.

Qu’y a-t-il de vous dans le personnage de Maria ?
Beaucoup d’éléments personnels ou qui viennent de mon entourage, mais ce qui est beau, c’est que les personnages grandissent et deviennent autonomes et que la distance augmente entre eux et vous. Alors, ils se mettent à avancer seuls, et on les voit d’un autre oeil. Ce film est né de l’envie de parler d’une femme qui arrive à un âge où il semble que la société attend qu’on ait accompli une série de choses. Quand vous n’en avez accompli aucune, vous vous demandez : “Mais, c’est quoi, mon problème?”. Et pourtant, vous voyez que c’est pareil pour les autres, car 80% des gens qui vous entourent sont dans le même cas. Certes, celui de Maria est extrême, mais il s’agissait d’aborder les raisons qui font qu’on sent autant de pression dans la vie.

Cette pression vient de l’extérieur, mais on la génère aussi soi-même…
Totalement. À part qu’il y a des choses dont on n’a pas encore décidé si on les souhaite ou non. Et pourtant la frustration de ne pas les avoir est là. C’est absurde et c’est exactement ce qui arrive au personnage, qui ne prend jamais le temps de se demander un peu ce qu’elle veut vraiment. Quand j’ai décidé de faire ce portrait de Maria, sa famille est tout de suite entrée en scène, parce que l’environnement familial en dit long sur les gens : on ne connaît pas une personnne tant qu’on ne l’a pas vue interagir avec ses proches, et c’est pour cela que la famille prend autant d’importance dans le film. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy