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Kike Maíllo • Réalisateur

“Un film noir est encore plus intéressant en couleurs”

par 

- C’est avec le thriller Toro que Kike Maíllo a ouvert, hors compétition, le 19e Festival du cinéma espagnol de Malaga

Kike Maíllo  • Réalisateur

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, tourné sur des plateaux de la côte andalouse et porté par les célèbres acteurs Luis Tosar, Mario Casas et José Sacristán, s’articule autour de la violence, de la corruption et des liens familiaux.

Cineuropa : Votre intention était-elle de faire de Toro un film qui s’éloigne des codes habituels du cinéma, tant sur le fond que sur la forme ?
Kike Maíllo
: Le film s'en est détaché de plus en plus à mesure que nous le développions. Le changement décisif a eu lieu entre la deuxième et la troisième version du scénario, quand nous avons introduit un revirement pour que le film acquière un caractère plus méridional et andalou… Malgré tout, le caractère sensationnaliste du film et le charisme si singulier de ses protagonistes ne devaient pas disparaître : je ne voulais pas hispaniser le film aux dépens du côté "brut" des personnages. Je voulais que l'intrigue se déroule dans une atmosphère très espagnole, mais sans pour autant tomber dans la caricature.

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L’utilisation de la couleur dans votre film n’est pas sans rappeler Only God Forgives [+lire aussi :
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C'est très post-moderne. Nicolas Winding Refn utilise effectivement des couleurs très saturées, et il en a même fait un modèle universel : son film se passe en Asie, mais son style se retrouve dans des œuvres de tous horizons, puisqu’il s’agit de quelque chose d’assez naturel. On peut donner une dimension très géométrique et brutale à un film en utilisant la couleur, l’ordre et la saturation. Il s’agit de casser les codes du genre : un film noir est encore plus intéressant en couleur.

Après Eva [+lire aussi :
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, vous vous intéressez de nouveau à la relation particulière entre les adolescents et les adultes.
Je m’appuie surtout sur mon expérience personnelle : la pédagogie est un sujet qui m’intéresse, en particulier la manière dont certaines personnes s’occupent d’enfants dont ils ne sont pas les parents biologiques et la façon dont chaque individu peut hériter du caractère, de la façon d’être ou des connaissances de quelqu’un d’autre. Cela fait 16 ans que j’ai des élèves et je suppose que cela se voit…

Dans votre film, vous opposez également l’imagerie religieuse à la technologie de pointe…
Nous avons fait coexister une vision traditionnelle de l’Europe avec sa modernité actuelle. La religion permet aussi de mieux cerner l’évolution du personnage de José Sacristán et la façon dont il est perçu dans son quartier : il est comme le paterfamilias, une figure importante, et cela permet d’expliquer son évolution. Je ne pense pas que le personnage qu’il incarne, Romano, soit de nature particulièrement croyante ou pieuse, mais il voue une véritable passion à la liturgie et à l’imagerie religieuse.

Tourner des scènes d’action et de violence a-t-il constitué une difficulté supplémentaire, en tant que c'est assez nouveau pour vous ?
J’aime me lancer à la découverte - mon prochain film sera d'ailleurs un film musical. En fait, je tourne des choses que j’aimerais voir au cinéma. Les moments de Toro que j’ai pris le plus de plaisir à réaliser sont les combats et les courses de voitures : pour ces scènes, il faut décortiquer la séquence, l’étudier, la faire passer en 3D… ce qui devient quelque chose de très technique. Ce qui est compliqué quand on fait un film,  c'est d’obtenir un regard, un éclat ou une réaction qui, à un moment crucial, va donner du sens au film. Cela relève d’une sorte de magie qui provient uniquement des acteurs et que l’on ne peut pas fabriquer chez soi pour ensuite l’apporter sur le plateau : si la magie n’opère pas, ça ne marche pas. C’est toujours ce genre de scènes qui s’avèrent les plus difficiles à réaliser.

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(Traduit de l'espagnol)

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