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Matthijs Wouter Knol • Directeur du Marché du film européen

"Détendez-vous et laissez place au changement : tout va bien se passer"

par 

- BERLIN 2016 : Dans son entretien avec Cineuropa, le directeur du Marché du film européen, Matthijs Wouter Knol, explique les impacts de l’innovation

Matthijs Wouter Knol  • Directeur du Marché du film européen
(© Lia Darjes/Berlinale)

Ce sont plus de 8 500 participants venus de 73 pays différents qui se sont inscrits cette année au Marché du film européen (EFM) de Berlin. Non content d’être un lieu essentiel pour acheter et vendre, le Marché du film européen est également en train de devenir une plateforme de l’innovation. Selon son directeur, Matthijs Wouter Knol, le marché devrait aider plus activement les membres de l’industrie du cinéma et des médias à trouver de nouvelles idées au cours de leur passage à Berlin.

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Cineuropa : Quels volets de l’EFM se développent le plus vite à l’heure actuelle ?
Matthijs Wouter Knol : Nous aimons pouvoir proposer un vaste choix de choses excitantes, très concrètes et dynamiques. Nous poursuivons certaines des initiatives menées en 2015 qui ont connu un vrai essor depuis, à l’instar de la plateforme EFM Startups. Cette année, nous avons invité cinq start-ups berlinoises et cinq autres start-ups européennes qui présenteront de nouveaux outils, de nouvelles applications et des produits qu’elles ont développés. Nous leur offrons une plateforme au Martin-Gropius-Bau où elles pourront organiser des rencontres. Nous participons activement à les mettre en contact avec les visiteurs de l’EFM. Nous réunissons deux secteurs : les gens qui ont une approche originale dans le domaine de la technologie et les visiteurs internationaux de l’industrie du cinéma et des médias qui sont ouverts à l’innovation. Nous organisons ces rencontres dans un nouvel endroit situé au Martin-Gropius-Bau, les EFM Pop Up Offices, où les start-ups peuvent réserver un espace pour une journée ou deux.

Y a-t-il toujours de la demande pour les séries ?
Nous organisons à nouveau les Journées des séries télé, et ce, pour la seconde fois  comme le Berlinale Co-Production Market et les Berlinale Talents. Le nombre d’inscriptions pour cette plateforme a pratiquement doublé cette année. L’année dernière, nous avions présenté 11 séries en avant-première dans le cadre des projections de l’EFM. Cette année, nous avons 18 séries en provenance d’un peu partout dans le monde. Ce format est très demandé car les séries ont montré qu’elles avaient leurs publics. Il existe des programmes de grande qualité que le public peut suivre soit à la télévision, soit en ligne. C’est un secteur très intéressant qui chevauche parfois celui de l’industrie du cinéma. De plus en plus, les producteurs de cinéma, ainsi que de nombreux talents, passent de leurs projets de films aux séries haut de gamme. Cela inclut les séries documentaires que nous avons commencé à intégrer à notre sélection cette année. 

Y a-t-il de nouveaux acteurs au sein de l’EFM ?
Nous accueillons de plus en plus d’acheteurs, notamment ceux du secteur des séries en visite aux Journées des séries télé. Certains acheteurs viennent uniquement pour acheter pour les plateformes SVàD comme Amazon ou Netflix, ou pour des chaînes payantes comme HBO. Nous recevons des acheteurs d’iTunes et d’autres acteurs des nouveaux marchés qui proposent des contenus à la carte. On dirait que seulement un an après avoir lancé cette initiative, tous les gens sérieusement engagés dans l’industrie de la télévision et des séries ont le regard tourné vers le Festival de Berlin et le Marché du film européen.

Dans quelle mesure le marché est-il affecté par les évolutions de l’industrie ?
L’EFM est devenu l’un des trois marchés mondiaux les plus importants au cours de la dernière décennie. Nous y accueillons chaque année de plus en plus de sociétés. Mais nous avons bien plus à offrir qu’un simple marché autour duquel s’organisent les ventes, la distribution, le financement et la coproduction. L’EFM se pose en véritable carrefour de l’innovation pour l’industrie, un lieu où les nouvelles tendances, les dernières technologies et les développements du numérique sont exposés et réunis avec les principaux acteurs du secteur, ce qui offre à l’industrie des possibilités très rafraîchissantes. Dans un secteur où tout change très vite, la polyvalence est essentielle pour les sociétés. Je crois que le marché est un endroit qui nous permet d’apporter à nos clients tout ce qu’il y a de plus récent sur le marché, les outils pour changer et les moyens nécessaires pour s’adapter. C’est un marché où l’industrie a l’impression de voir des passerelles se construire sous ses yeux. J’ai souvent l’impression que la peur retient de nombreuses personnes du secteur et les tiennent à l’écart d’idées nouvelles qui peuvent déstabiliser au premier abord, mais qui offrent en réalité de fantastiques opportunités, ne serait-ce que celle d’apprendre. Trop souvent les gens se montrent sceptiques, plutôt que curieux et ouverts d’esprit. Michel Reilhac prononcera un discours au cours du programme EFM Startups, qui s’intitulera “Relax and Embrace Change – You’ll Be Fine” ("Détendez-vous et laissez place au changement : tout va bien se passer"). Cela correspond tout à fait à l’approche qu’il faudrait adopter selon moi. Prenons notre courage à deux mains et faisons de vrais grands pas en avant, ne nous contentons pas de discuter et d’apporter de légers changements au concept déjà existant. Mettre en place une plateforme dédiée à l’innovation à l’EFM et préparer le programme EFM Industry Accelerator pour 2017 est une première étape. Créer des liens avec les talents novateurs d’autres secteurs est une part importante de ce programme. De cette manière, des questions telles que "comment allons-nous développer de nouveaux modèles de distribution ?" ou "comment devons-nous réagir face aux nouveaux acteurs comme Amazon et Netflix ?" se transforment. Nous ne devons pas être sur la défensive pour les résoudre. Nous ne devrions pas rester là à attendre de voir quelque chose de plus convaincant nous pousser enfin à essayer de sauver le secteur. Je crois que c’est à nous de changer l’industrie. Un marché tel que l’EFM, qui fait partie d’un festival de cinéma dynamique ouvert au public et qui se déroule dans une métropole pleine de créativité comme Berlin, devrait jouer un rôle actif dans ce domaine.

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(Traduit de l'anglais)

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