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Ivan I. Tverdovsky • Réalisateur

“Les écoles spécialisées pour handicapés sont comme des prisons”

par 

- Le réalisateur russe Ivan I. Tverdovsky a remporté le Prix spécial du jury et le Prix Cineuropa pour Classe à part lors du 16ème Festival de Lecce

Ivan I. Tverdovsky  • Réalisateur
© Michal Cizek/Agence France-Presse

Le réalisateur russe Ivan I. Tverdovsky (né en 1988) qui a déjà réalisé plusieurs documentaires ayant remporté des prix dans les festivals internationaux, a choisi comme cadre de son premier long-métrage de fiction Classe à part [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Ivan I. Tverdovsky
fiche film
]
(Corrections Class), une classe spéciale d'enfants handicapés. Le film, qui a été coproduit par la société allemande Jomami Filmproduktion et qui avait déjà été récompensé à Karlovy Vary (lire la critique), Cottbus, Thessalonique et Marrakech, s'est adjugé le Prix spécial du Jury et le Prix Cineuropa à l'occasion du 16ème Festival du cinéma européen de Lecce.

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Cineuropa : L'histoire de La Classe de la dernière chance a été inspiré par un roman de la psychologue Ekaterina Murashova. Comment le projet de film a-t-il vu le jour ? Quelles sont les différences par rapport au livre ?
Ivan I Tverdovsky : Ce sont mes producteurs qui m'ont proposé ce projet. J'ai lu le scénario inspiré du roman La Classe de la dernière chance d'Ekaterina Murashova, mais j'ai trouvé l'histoire ennuyeuse et démodée. Ce que je veux dire, c'est que la dame âgée qui a écrit cette histoire d'amitié et de trahison ne pouvait pas comprendre la réalité de cet environnement et la vraie vie des personnages. J'ai donc insisté pour voir une véritable classe pour enfants handicapés en Russie. Quand nous avons vu de nos propres yeux l'état réel des écoles spécialisées, nous avons vu des établissements proches de la prison. J'ai été vraiment abasourdi, et c'est pour cela que j'ai décidé d'en parler.

Le film est un portrait cru du système éducatif russe pour les enfants handicapés. Est-il sorti en Russie? Comment y a-t-il été reçu ?
Je pense que nous avons eu de la chance. Après l'avant-première de Classe à part au Festival du film russe Kinotavr, la 20th Century Fox et A-Company ont proposé de le distribuer dans les cinémas russes. Il a été projeté dans environ 300 salles de cinéma et il a obtenu de bons résultats au box-office. Une des grandes chaînes de télévision russe l'a également diffusé.

Comment vous êtes-vous préparé pour faire ce film ? Quel genre de recherches avez-vous effectuées ?
J'aime beaucoup le documentaire. Avant Classe à part, j'en avais réalisé huit. Cette fois-ci, je voulais faire un mélange de fiction et documentaire, mais c'est sur cette expérience que je me suis appuyé en écrivant le scénario – car je pensais que c'était la partie la plus importante. Avant le début du tournage, j'ai réellement assisté à des cours pour enfants handicapés, et j'ai bien vu que les enseignants n'étaient pas enthousiastes par rapport à ce programme éducatif, qu'il voient comme une charge supplémentaire. Cependant, mon objectif n'était pas de faire un film destiné à une audience limitée. Je voulais faire un film sur le fait de grandir en général, auquel puisse se rapporter tout individu qui a eu 15 ans un jour et fréquenté les bancs de l'école.

Vous avez dit que Dancer in the Dark vous avait aidé pour faire ce film. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet et sur vos références cinématographiques ?
J'ai grandi dans une famille de réalisateurs. Mon père est un célèbre documentariste russe et européen. À l'époque des magnétoscopes, il louait chaque nouveau film de Lars Von Trier pour le regarder à la maison, alors j'ai vu ses films tout au long de mon enfance, et ils ont eu sur moi un impact considérable. Donc j'aime vraiment tout autant les documentaristes indépendants soviétiques et russes que les films de Von Trier.

Classe à part a participé à plusieurs festivals et a remporté plusieurs prix. A-t-il été distribué dans d'autres pays européens ? Prévoyez-vous de l'inscrire à d'autres festivals ?
Il a plusieurs festivals devant lui, notamment le Festival de Taipei dans la section Jeunes talents. Malheureusement, côté distribution, c'est plus compliqué. Comme nous n'avons participé à aucun des trois grands rendez-vous européens du cinéma (Venise/Berlin/Cannes), que la troupe ne comprend aucun acteur célèbre et que nous abordons un sujet assez sensible, tout cela ne facilite pas les choses. Pour le moment, nous n'avons vendu le film qu'à Taïwan. J'espère que le Prix Cineuropa nous permettra de trouver des distributeurs européens.

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(Traduit de l'anglais)

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