email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Panos H. Koutras • Réalisateur

“L'énergie de l'adolescence”

par 

- CANNES 2014 : Rencontre avec le cinéaste grec Panos H. Koutras pour évoquer Xenia, apprécié au Certain Regard du 67ème Festival de Cannes

Panos H. Koutras  • Réalisateur

Déjà remarqué dans les grands festivals internationaux, le Grec Panos H. Koutras (L'attaque de la moussaka géante, Real Life, Strella [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
) a signé avec Xenia [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Panos H. Koutras
fiche film
]
, découvert au 67ème Festival de Cannes, dans la sélection Un Certain Regard, une fable réaliste et pleine de charme sur deux frères d'origine albanaise dans la Grèce d'aujourd'hui.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Xenia est un film très riche en thématiques. Laquelle souhaitiez-vous traiter en priorité ?
Panos H. Koutras : Dans tous mes films, je veux parler de beaucoup de choses à la fois. Quand je commence, j'ai l'idée d'un sujet, puis je pense à une autre idée que j'avais, et encore à une autre, etc. Pour finir, j'en choisis une et j'essaye d'agréger toutes les autres au scénario. C'est ce qui s'est passé pour Xenia. Je voulais d'abord parler de l'adolescence car j'approche de la cinquantaine et j'avais peur d'oublier ma jeunesse. Ensuite, je voulais faire un film sur l'amour fraternel, pas seulement par le sang, mais aussi par choix avec l'amitié très profonde. Je voulais aussi parler de cette génération en Grèce d'environ 200 000 enfants apatrides car il y a le droit du sang et non du sol. Ces gens sont nés en Grèce, sont allés à l'école en Grèce, parlent le grec comme première langue, mais ne sont pas grecs et ne peuvent jamais le devenir. Or, en ces temps de crise, c'est cette génération qui va porter le fardeau, et on ne lui reconnaît pas l'essentiel : pouvoir choisir le pays auquel elle appartient.

Vous abordez ces thèmes à travers un mélange des genres : drame psychologique, thriller, film musical, comédie, fantastique, etc.
C'est mon côté cinéphile incurable. J'essaye de mettre tous les films que j'aime dans un film. Je sais que parfois c'est dangereux, mais si c'est raté, tant pis. 

Pourquoi avez-vous avez choisi deux acteurs principaux non professionnels ?
Comme l'un des personnages a 16 ans et l'autre 18, je voulais vraiment que ce soit crédible. Je ne voulais pas quelqu'un de 23 ans qui joue un personnage de 16 car je trouve ça ridicule. J'ai cherché, mais il y a très peu d'acteurs professionnels de cet âge. Et je voulais aussi que ce soit des Albanais de seconde génération. Mais j'étais certain que parmi ces 200 000 jeunes, il y aurait deux garçons beaux, talentueux et prêts à partir à l'aventure. Et nous avons fini par les trouver au terme d'un an et demi de casting dans toute la Grèce. 

D'où est venue l'idée de l'intervention fantastique du lapin ?
Au départ, je pensais que c'était une idée assez banale car c'est le classique ami imaginaire d'un enfant, quelque chose repris particulièrement dans le cinéma d'horreur où l'enfant a un ami imaginaire qui se révèle finalement un fantôme terrorisant toute la famille (rires). Beaucoup enfants ont des poupées, des peluches à qui ils parlent pendant des heures. Et Dany est un enfant un peu traumatisé, une sorte de Peter Pan qui prolonge son enfance. D'ailleurs, c'est à ce moment du film que se produit la bascule et que Dany comprend que s'il veut survivre dans la forêt, il doit tuer l'ami imaginaire.

Quels ont été vos parti-pris de mise en scène et pour la lumière du film qui très particulière ?
D'habitude, je n'y pense pas trop. Je préfère que tout fonctionne autour de l'histoire et des personnages. Mon idée était de faire un film à travers les yeux de Dany, à travers l'énergie de l'adolescence. La lumière et les couleurs sont comme si c'étaient celles que Dany voit. Il y a aussi la lumière de la Grèce qui n'est pas si facile à filmer parce qu'elle est parfois un peu écrasante. Mon idée était, non un conte de fée, mais une histoire racontée par un enfant, avec l'imagerie qu'un enfant pourrait avoir. 

A quel point ce film ambitieux a-t-il été difficile à produire ?
Cela a été un enfer. C'était un film assez cher et mes producteurs ont accepté de démarrer car les enfants grandissaient. Ensuite, nous avons eu le grand malheur que la chaîne publique ERT ferme au milieu du tournage avec son soutien financier qui s'est alors évaporé. Cela a été très dur jusqu'à il y a quelques semaines avec la naissance d'une nouvelle chaîne qui va reprendre l'engagement. C'était une bataille.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy