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David Parfitt • Producteur

"Après 25 années dans la production cinématographique, je suis passé au petit écran"

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- Le producteur britannique David Parfitt a été interrogé par Cineuropa sur les nouvelles dynamiques de production et de distribution des films

David Parfitt • Producteur

David Parfitt, 55 ans, anciennement président de l’Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma (BAFTA), a plus de 25 années d’expérience dans le cinéma. Il a produit des films acclamés par la critique qui, parfois, sont aussi devenus des succès commerciaux, même à l’aune de cinéma hollywoodien. Shakespeare in Love, notamment, a remporté sept Oscars, dont ceux du meilleur film, de la meilleure actrice et de la meilleure actrice dans un second rôle. On doit également à Parfitt des films notoires comme Henry V, Les amis de Peter, Swan Song, ou encore Beaucoup de bruit pour rien. Sa dernière production, Wipers Times, est à l’affiche sur le circuit des films indépendants et a récemment été projetée en France au Festival du film britannique de Dinard. C’est d’ailleurs à cette occasion que David Parfitt s'est entretenu avec Cineuropa au sujet des nouvelles dynamiques de production et de distribution.

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Cineuropa : Comment la production et la distribution des films ont-elles évolué ces cinq dernières années et comment vont-elles continuer à évoluer ?
David Parfitt : Mon dernier film, Ma semaine avec Marilyn [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, qui remonte à il y a environ trois ans, est probablement le dernier long-métrage classique que je produirai jamais. Nous l’avons réalisé dans les règles de l’art, avec une distribution internationale et tout l'attirail habituel. Et puis, après la sortie du film, j’ai travaillé sur une série télévisée d’une durée de cinq heures pour la BBC et HBO, appelée Parade’s End. La série a eu du succès et reçu de très bonnes critiques, et j'ai vraiment adoré ce travail de tournage par blocs de quatre jours,  j'ai trouvé tout simplement fantastique d’avoir cinq heures pour raconter l’histoire. Ainsi, depuis, je me suis mis à développer parallèlement des projets pour le cinéma et la télévision, et les choses avancent bien.
Après 25 ans de production cinématographique, je suis donc passé au petit écran puis à ce type de projets hybrides. L’attitude de ma compagnie a certainement changé ces trois dernières années, puisque nous produisons maintenant des fictions télévisées et que nous nous intéressons à  Amazon et Netflix comme distributeurs de nos produits, en plus de  la BBC, de HBO et des distributeurs en salles.
La distribution a complètement changé, c'est clair, mais nous remettons toujours nos productions à des vendeurs, et ce sont eux qui décident vraiment des directions dans lesquelles ils vont engager les productions. Il est vrai aussi que nous leur livrons des produits qui correspondent à ce nouveau système.

En quoi ce changement reflète-t-il les nouveaux goûts du public et comment répondez-vous à ces besoins ?
Les spectateurs ont différentes manières de consommer les films. Je le constate chez moi et j'imagine que vous aussi. J’ai souvent travaillé avec des budgets plutôt modestes pour mes longs-métrages, des budgets qu'on qualifie aujourd'hui de moyens. C'est justement la catégorie qui a été le plus touchée. Maintenant, il est plus difficile de trouver un public au cinéma pour ce genre de films aux budgets en-dessous de la barre. Nous devons en conséquence nous tourner vers de nouveaux modes de distribution. Dans le cas de Wipers Times, il a été dit qu’il s’agissait d’un film britannique à petit budget sur la guerre, donc pas forcément facile à vendre, et nous avons eu l'audace d'affirmer qu'il y avait un public pour ce film, mais un public qui ne durerait peut-être qu’une semaine dans les salles. Il y a bel et bien une audience qui va vouloir voir ce film sur grand écran. Pour un film de ce genre, il est sorti dans un joli nombre de salles, il a vendu quelques milliers de BluRays et il a été fortement téléchargé, en plus de réaliser une belle audience sur Channel 4 (au Royaume-Uni).

Comment la réalisation de films qui plaisent au Royaume-Uni, mais aussi en Europe et aux États-Unis a-t-elle changé avec les nouveaux modes de distribution ?
Je ne fais vraiment pas de différence entre les publics européen, britannique et américain. Tout ce qui m’importe, c’est la qualité, et je pense que les gens apprécient la qualité quelle que soit la forme sous laquelle elle se présente. Je sais que cela peut paraître vieux jeu mais je ne fais pas des montages plus rapides simplement parce que la nouvelle génération ne tient pas en place plus de trois minutes, par exemple.
Ce qui est essentiel, c'est le scénario, avant toute chose. Si je n’ai pas devant moi un bon scénario, je ne vais pas plus loin. Comme tous les indépendants qui vivent un peu au jour le jour, je suis parfois tenté de chercher l'argent et de travailler juste pour avoir quelque chose sur le feu, mais j'essaie de résister à la tentation, parce que cela ne fonctionne jamais.

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(Traduit de l'anglais)

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