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Peter Herrmann • Productor

Authenticité avant tout

par 

- La dernière production de Peter Herrmann, Exit Marrakech, sera lancée dans l'année sur les écrans allemands par Studiocanal

“Mes études d'ethnologie ont en fait été une bonne préparation au métier de producteur", affirme Peter Herrmann, un des rares producteurs allemands qui peut se vanter d'avoir produit un film oscarisé. "Au cours de mes études culturelles, poursuit-il, nous n'avons pas couvert qu'un seul aspect de la culture comme la sociologie ou la psychologie, nous avons abordé les cultures étrangères de manières holistique. À quelques très rares exceptions près, j'ai toujours produit des films sur des événements réels ou historiques, des histoires vraies".

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Bien qu'Herrmann n'ait pas eu le même parcours que beaucoup d'autres producteurs, qui se forment au sein d'une école de cinéma, il a eu un avant-goût du métier pendant des recherches effectuées sur le terrain, à l'ouest de l'Afrique, pendant ses études : "Nous n'y connaissions rien au cinéma quand nous avons réalisé ces films ethnographiques sur les rituels locaux (des films qui sont, je le pense, encore montrés aux étudiants à ce jour !), mais c'est là que j'ai attrapé le virus. Mes études terminées, j'ai continué de faire des documentaires".

Pendant la deuxième moitié des années 1980 et au début des années 1990, Herrmann a travaillé sur des publicités, voyageant partout dans le monde et produisant des spots pour de très gros clients. Finalement, en 1994, il s'est uni à Andreas Bareiss pour fonder la société de production MTM Cineteve. Sa première production pour MTM a été DeathMaker de Romuald Karmakar : "Le film avait un très petit budget, mais la stratégie de Romuald était très ingénieuse : il souhaitait que le film reste une pièce de chambre et qu'on se concentre sur une seule pièce qu'on ne quitterait jamais. Le résultat a bien marché dans les salles et obtenu de nombreux prix".

En 1994, Herrmann a créé MTM en tant que producteur en freelance : "Ce fut une excellente expérience pour moi ; j'ai appris beaucoup de choses que je n'aurais pas apprises autrement". Dans le même temps, le producteur s'est lancé dans le développement d'une adaptation du roman Nowhere In Africa de Stefanie Zweig, un travail qui lui a pris sept ans, à partir de la parution du livre et jusqu'au tournage du film au Kenya en 2001.

“J'avais acheté les droits du livre très tôt, avant qu'il ne devienne un best-seller, raconte Herrmann, et puis je me suis mis en quête de scénaristes et réalisateurs. J'avais déjà travaillé avec plusieurs metteurs en scène quand je me suis arrêté sur Caroline Link après avoir vu son premier film, Beyond Silence. C'était exactement et le style que je cherchais".

Le producteur n'était toutefois pas certain de pouvoir trouver toutes les sommes  nécessaires à un projet aussi ambitieux (au budget de 7 millions d'euros) avec une réalisatrice si jeune, mais les choses ont changé quand Beyond Silence a été nominé pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère et que le nom de Link s'est mis à attirer les investisseurs.

Le reste est connu de tous : Nowhere In Africa est sorti en Allemagne fin 2001 pour devenir le film allemand le plus populaire de l'année 2002, remportant aussi cinq Prix du cinéma allemand et l'Oscar 2003 du meilleur film en langue étrangère.

L'Afrique a été le cadre du projet suivant de Herrmann, Fleur du désert [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
, pour lequel il a de nouveau choisi une réalisatrice : Sherry Hormann. Il leur a fallu trois ans pour développer et peaufiner le scénario avant de commencer le tournage. "Les financements sont arrivés assez vite bien que le budget fût conséquent", précise Herrmann, qui ajoute que tourner en anglais a présenté des difficultés inattendues : "Avec ce projet, nous nous sommes familiarisés avec les manières de travailler différentes qu'ont les directeurs de casting allemands et leurs homologues anglo-saxons. En Allemagne, nous choisissons les acteurs avant de finaliser le budget. Nous collaborons toujours étroitement avec les agents et les acteurs parce qu'ils savent combien les choses peuvent évoluer. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, au contraire, ces derniers veulent être certains qu'on a bien l'argent. Une fois que cela est garanti, tout est possible".

Herrmann achève à présent Exit Marrakech, pour lequel il a retrouvé Caroline Link : “Caroline s'est toujours intéressée aux thèmes de la famille et des relations humaines. En l'espèce, elle se concentre sur une relation père-fils. Comme nous sentions que l'action devait se passer ailleurs qu'en Allemagne ou qu'en Europe, que la situation devait être quelque peu exceptionnelle, nous sommes allés passer deux semaines au Maroc. Nous n'avions pas encore d'histoire, juste l'idée d'un père et d'un fils en voyage ensemble. C'est une manière différente de travailler que quand on adapte un livre existant. Cette fois, nous souhaitions élaborer une histoire originale tournant autour d'une notion spécifique".

Exit Marrakech, interprété par Samuel Schneider dans le rôle du fils et Ulrich Tukur dans le rôle du père metteur en scène de théâtre, arrivera sur les écrans allemands dans le courant de l'année, distribué par Studiocanal. 

Ce n'est manifestement pas en Afrique que se passera le prochain projet d'Herrmann, un film en cours de développement qui se penchera sur la vie du danseur et résistant Sylvin Rubinstein. Le producteur a déjà été en contact avec ce personnage : en 2003, il a produit un documentaire sur Rubinstein intitulé Er tanzte das Leben et réalisé par Marian Czura et Kuno Kruse (l'auteur du livre Dolores & Imperio. Die drei Leben des Sylvin Rubinstein, paru en 2000). Rubinstein était dans les années 1930 une star internationale du music hall. Il est notamment connu pour le spectacle de flamenco "Imperio y Dolores", interprété avec sa soeur jumelle, jusqu'à ce que l'occupation de la Pologne par les nazis ne les sépare. Après la guerre, Sylvin est revenu au flamenco habillé en Dolores pour faire vivre la mémoire de sa soeur, morte pendant l'holocauste. 

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