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David Lambert • Réalisateur

“Avant tout un film sur l'amour”

par 

- Rencontre avec le cinéaste belge sélectionné en compétition à la Semaine de la Critique cannoise avec son premier long métrage : Hors Les Murs.

Né dans les Ardennes belges, David Lambert est diplômé en langues et littératures romanes. Il fait ensuite du théâtre, comme dramaturge, puis passe peu à peu à la mise en scène. Il devient scénariste à l’aube de ses trente ans et travaille deux ans sur une émission pour enfants, puis collabore à l’écriture de scénarios de longs métrages dont La Régate de Bernard Bellefroid (2009). Hors Les Murs [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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interview : David Lambert
fiche film
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est son premier long métrage. Il est sélectionné à la Semaine de la Critique du 65e festival de Cannes.

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Cineuropa : Quels sont les cinéastes qui vous ont donné envie de faire du cinéma ?
David Lambert : Ce qui m'a fondamentalement donné envie de faire du cinéma — et je sais que ça peut vous paraître un peu étrange — ce sont les films d'horreur des années 70 : Halloween, L’exorciste, Massacre à la tronçonneuse, les premiers Cronenberg et aussi Wes Craven... J'aime aussi beaucoup Fassbinder, l'ensemble de l'oeuvre, y compris théâtrale. Enfin je suis un fan inconditionnel des Parapluies de Cherbourg. On peut d'ailleurs en retrouver des influences dans mon film.

Comment avez-vous choisi les deux acteurs principaux ?
Ma grande préoccupation, en casting, était de faire fonctionner un couple. Je ne pouvais pas caster Paulo sans Ilir, ni Ilir sans Paulo. J'ai essayé de trouver chez les acteurs une base émotionnelle qui allait servir le personnage de fiction. J'ai travaillé sur des tempéraments très opposés qui m'ont permis de trouver les complémentarités, et de trouver en quoi l'un était indispensable à l'autre.

Avez vous laissé beaucoup de matière sur le banc de montage ?
Pendant le tournage, j'ai eu une très grande liberté avec les acteurs et mon équipe. Une fois que nous avions mis la scène prévue au scénario en boîte, nous nous sommes permis de faire des excursions, de tenter des choses. C'est aussi là qu'a lieu la véritable création, dans ces moments plus libres... Au final, bout à bout, j'ai eu deux heures trente de scènes... Le montage, avec ma complice Hélène Girard, a été une vraie réécriture où se sont opérés de vrais choix.

Qu'avez-vous appris sur le tournage de Hors Les Murs qui vous sera utile pour la suite de votre carrière ?
Je n'ai pas vraiment l'impression de mener une carrière... Je ressens juste dans l'ici et maintenant une nécessité de dire un truc particulier. J'ai la chance d'être entouré de producteurs, acteurs et techniciens qui relaient cette envie et qui font qu'un film est possible. Ce que j'ai appris ? Tellement de choses qu'il est difficile d'en pointer une seule... Peut-être que j'ai appris à me fier encore plus à mon intuition et moins à la part rationnelle de mon cerveau.

Paulo et Ilir ne renvoient pas une image hédoniste ou lissée de l'homosexualité. Considérez-vous le film plus réaliste ce que véhicule plus habituellement le cinéma gay?
Je ne sais pas ce que c'est le cinéma gay. De mon point de vue, ça n'existe pas. Quand à "l'homosexualité" présente dans le film, elle est ce qu'elle est. Je n'ai pas vocation à donner une image ou une autre d'une sexualité ou d'une autre. Hors les Murs est avant tout un film sur l'amour. Il se trouve que cet amour est entre deux hommes tout comme Roméo et Juliette est une oeuvre sur l'amour et que cet amour s’avère exister entre un homme et une femme.

Malgré une sélection à la Semaine de la Critique, pensez-vous que les distributeurs resteront frileux à l'idée d'un film centré sur deux personnages homosexuels ?
C'est aux distributeurs à répondre à cette question, pas à moi. Je pense qu'il y a une frilosité générale dès qu'on tente de sortir, ne serait-ce qu'un tout petit peu, du discours commun. Mais je pense aussi que certains distributeurs font de vrais choix de cinéma. En outre, mes personnages ne sont pas spécialement homosexuels. Ils s'aiment à un moment donné de leurs vies. Qui vous dit qu'un jour, ils n'aimeront pas une femme ?

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