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Les nouveaux modèles de distribution 1

par 

- Dupuis Audiovisuel, est une société de production française renommée pour son adaptation réussie de bandes dessinées célèbres. Pendant Cartoon Master (Finance) 2007, Leon Perahia, directeur audiovisuel, a montré des modèles commerciaux pour l’industrie de l’animation, en présentant des stratégies de plateformes multiples appliquées par la société.

Quelle est l’approche globale que mène Dupuis Audiovisuel ?
Aujourd’hui Dupuis gère les droits de la bande dessinée, les droits linéaires, les droits détenus par les maisons d’éditions, les droits des productions audiovisuelles et les droits acquis à l’extérieur (notamment les mangas japonais). Nous avons rassemblé tous ces droits au sein d’une structure que nous avons appelé Mediatoon qui est divisé en 4 départements : Mediatoon International Distribution, qui est l’entité qui se charge des droits télévision et vidéo à l’international et sur nos territoires domestiques ; Mediatoon interactif, qui gère l’ensemble des catalogues sur les nouvelles plateformes ; Mediatoon Consumer Product qui est la branche qui gère les licences, le merchandising et la promotion de l’image de nos différents personnages ; Mediatoon Foreign Rights dont le rôle est de vendre les droits de nos catalogues édition aux éditeurs étrangers.

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Qu’est que ça veut dire multi plateforme ? Le multi plateforme englobe quatre concept : le online, le IPTV, le mobile et les consoles. Le online est probablement le mode d’exploitation qui va générer le plus gros volume. Dans les programmes pour enfants, le PC est incontestablement le deuxième écran dans les foyers et que parfois les enfants préfèrent visionner dans des conditions de confort moindres, mais dans leur chambre. Deuxièmement il deviendra extrêmement facile de connecter les PC sur la télévision. Globalement le PC sera l’unité centrale qui gérera l’ensemble de la consommation culturelle d’un foyer. En Asie il y a 389 millions d’internautes, n Europe il y en a 313 et aux Etats-Unis 232. La IPTV est en forte croissance. En Europe il y a 3,3 millions de foyers abonnés, il y en aura 26 millions en 2010. Le téléphone mobile est porteur de potentialités très fortes. Le portable va être un instrument avec lequel on pourra faire énormément de choses : payer, acheter, regarder la télévision, parler. Le taux de pénétration chez les jeunes est impressionnant : 82% chez les 12-15, 49% chez les 8-11 ans et 33% chez les 5-9 ans. Les consoles, que les grands fabricants sont en train de transformer en produit multimédia.

A qui s’adressent vos produits ?
Nos produits s’adressent aux jeunes. Il est intéressant de voir comment les consommations sur les différents supports évoluent. La télévision est regardée en moyenne 25,34 heures par semaine par toutes les tranches d’ages confondues. La tranche 16-24 regarde la télévision seulement 18,21 heures. Il y a une différence sensible. Les jeunes écoutent moins la radio que la moyenne (20,06 contre 18,18 heures). La tranche d’age 16-24 passe par contre beaucoup plus de temps au téléphone mobile et utilise beaucoup plus les SMS (respectivement 27 appels contre 20 et 70 SMS contre 28.) Les 16-24 passent plus de temps sur internet que la moyenne de la population (2,50 heures contre 2,29.) Il y a un glissement entre la télévision et les autres sources de consommation. Il faut que les producteurs fassent de sorte que la somme des deux soit supérieur à celle quelle était avant.

Que peut-on consommer sur vos sites ?
Les internautes peuvent consommer des bandes dessinées et de mangas virtuels adaptés pour la lecture sur le web. Pour lire la BD nous avons développé un outil spécifique le Kanabox. La grosse question qu’on se pose aujourd’hui est de savoir si on doit promouvoir cette plateforme au risque de cannibaliser la BD classique. L’idée que nous avons est qu’il existe toute une série de fonds de catalogue qu’il n’est plus possible de trouver en librairie. Dupuis est éditeur de BD depuis une centaine d’années, il y a des séries qui ont plus de 50 titres. Il est clair qu’aucun point de vente ne propose les 50 titres d’une série. Il y a toute une quantité de titres qui ne sont plus proposés à la vente et qu’il est trop coûteux d’imprimer. On rejoint la théorie de la longue traîne : des micro transitions qui finissent par faire un gros montant. Les internautes peuvent également faire des jeux avec les caractères d’animation, télécharger des séries d’animation et des documentaires. Nous cherchons de créer des plateformes web complètes, en proposant tout le contenu sur une même interface.

Quelles sont vos expériences récentes en VOD ?
Nous avons imaginé une offre de vidéo à la demande créée à l’initiative d’une dizaine de producteurs français d’animation, Zooloo Kids. En mutualisant les programmes nous avons pu négocier avec les différents opérateurs en position de force. La plateforme à enregistré de résultats moyens, jusqu’au jour où nous avons signé un accord avec Allociné, un site d’information sur le cinéma, qui connaît un succès très fort. Nous avons fait un test qui a démarré le 23 mai jusqu’au 30 juin 2007. Nous avons offert uniquement une sélection d’épisodes. Le succès de l’offre nous a surpris, en une semaine il y a eu 37.000 téléchargements. Nous avons finalisé un accord pour un partage des recettes nettes qui sera finalisé avant chaque épisode. Comme il s’agit d’une VOD gratuite, il faudra être attentif aux épisodes qui seront mis en ligne de manière à ne pas cannibaliser la VOD payante et ne pas se mettre en porte à faut avec les diffuseurs.
Le deuxième axe que nous testons c’est la vente définitive de VOD. Nous avons passé un accord avec Imineo, qui est un site de vente définitive. Il y a deux façons d’acheter un film : dawnload to own, qui permet de télécharger et stocker le film sur le disque dur ; download to burn, qui permet de graver un DVD une seule fois. Chaque épisode est vendu en moyenne 1€.
Il est intéressant de remarquer que l’offre Zooloo Kid a été lancée sur Orange il y a deux ans. Au début l’offre était constituée par de la VOD classique : 1€ par épisode de 30 minutes. À partir de novembre 2006 orange a commencé à proposer de la SVOD. Les parents ont la possibilité de s’abonner, en payant 4,99€ par mois, à une offre de SVOD Zooloo Kids. Les enfants ont la possibilité de regarder de manière illimitée les épisodes qui sont présentés. Il y a eu une forte augmentation d’abonnements. Par mois il y a environs 100.000 consommations (donnée à juin 2007.) La proportion de consommation de programmes pre-school est beaucoup plus importante de la proportion de consommation à la consommation à l’acte.

Quelles sont les autres expériences de partage de contenu auxquelles vous vous étés associés ?
Nous avons inséré notre contenu sur la plateforme peer-to-peer Joost. Le concept de Joost est relativement génial. Le site propose un catalogue de chaînes que les différents ayants droits peuvent développer. Joost n’offre pas des serveurs (le contenu va être logé chez le particulier grâce à la technologie peer-to-peer), mais un outil qui permet d’aller visionner de manière gratuite des chaînes. L’internaute pourra aller regarder à la demande un certain nombre d’épisodes qui auront été mis en ligne par les différents ayants droits. Par exemple Aardman a mis une chaîne Aardman sur Joost. Mediatoon ne va pas insérer des programmes nouveaux, mais des fonds de catalogues. Le système est financé par la publicité. Avant chaque visionnage il y a une dizaine de seconde de pub. Si la pub a été amène par la régie de Joost l’ayant droit touche 30% des revenus. Si la pub a été fournie par l’ayant droit, c’est ce dernier qui touche 70%. La publicité est basée sur un algorithme de profiling. Lorsqu’on d’inscrit sur Joost on rentre un certain nombre d’éléments qui permettent de cibler la publicité en fonction des centres d’intérêt du spectateur et des visionnages successifs que ce spectateur aura réalisés.

Travaillez-vous avec des opérateurs mobiles ?
Nous travaillons avec des opérateurs mobiles d’une manière assez classique. Nous proposons de s ringtones, des caractères de nos séries et BD comme fonds d’écran, des jeux et même des mini-vidéos de 4 minutes spécialement réalisées pour le mobile.
Une expérience à laquelle nous sommes très attentifs est la possibilité de lire de DB sur le portable. Cette expérience a été développée avec succès au Japon, où elle a généré 100 millions de dollars depuis 1 an. Pour que le public accroche il faut qu’il y ait en Europe une offre d’abonnement illimité de la part des opérateurs.

Quels sont les modèles économiques qui sont rattachés à toutes ses formes d’exploitation ?
Nous fonctionnons sur une base de 50/50 sur les revenus nets. Il est très rare de pouvoir décrocher un minimum garanti. Il faut dire que pour le moment les revenus générés par les nouveaux médias sont encore modestes. Nous n’avons pas encore récupéré ce que nous avons perdu avec le DVD.

Cartoon Master Freising, Germany, June 2007

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