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"Nous aimons l’idée d'une offre films et cinéma, ainsi que de l’urgence d’une rencontre avec un artiste"

Dossier industrie: Animation

Adrien Desanges • Co-fondateur, Benshi

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Le co-fondateur de cette plateforme SVOD française a évoqué pour nous sa mission, sa stratégie en termes de choix des titres proposés et ses activités cette année à Cartoon Movie

Adrien Desanges • Co-fondateur, Benshi

À l’occasion de Cartoon Movie (8-10 mars), nous avons pu discuter avec Adrien Desanges, cofondateur du service de streaming français Benshi. Pendant notre conversation, nous avons parlé des valeurs fondamentales et de la mission de sa plateforme SVOD, de ses activités au forum du pitch et de son approche de la manière de curater l'offre sur Benshi.

Cineuropa : Que pouvez-vous nous dire sur les activités de votre plateforme ?
Adrien Desanges :
Benshi est une plateforme SVOD entièrement dédiée au cinéma d'auteur pour enfants, plus spécifiquement entre 3 et 11 ans. Nous distribuons notre contenu en tant que service OTT, en usant de différents canaux et opérateurs partout dans le pays. Nos clients peuvent souscrire à un abonnement mensuel, ou à un plan de six mois ou d’un an. La plupart des titres que nous proposons sont des productions européennes. Notre catalogue comprend des longs-, des courts- et des moyens-métrages ainsi que des séries, soit 250 titres en tout.

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Quel type de contenu cherchez-vous ici à Cartoon Movie?
L’idée est d’écouter ce que les producteurs ont à dire, de comprendre comment le cinéma d’animation va évoluer ces quatre, cinq ou six prochaines années. Nous voulons parler aux gens qui produisent les films que nous voulons diffuser ces prochaines années. L'idée n'est pas d’acheter des contenus, en tout cas pas sur le court terme. Nous avons pour objectif de nouer des liens avec les créateurs pour parler de leurs projets, et les évaluer sur le long terme. Si on parle d'un film comme Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary [+lire aussi :
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de Rémi Chayé, on voit qu'à ce jour, un distributeur français n’a pas la même capacité financière ou les mêmes ressources que, disons, Disney, donc qu'il va avoir du mal à intercepter un public plus large poru l'amener dans les salles. Chez Benshi, nous accueillons une communauté francophone familiale et proposons ce type de titre toute l’année. Ici, l’idée est de discuter des nouveaux films, de prendre connaissance des histoires qu'ils racontent et de leurs visuels et en faisant cela, on peut promouvoir les films bien avant qu’ils n’arrivent dans les salles. Nous pouvons créer un bouche-à-oreille autour d'eux.

Comment pensez-vous que le marché de la VOD européen réagit ?
Ça me paraît difficile de répondre à cette question à l'échelle européenne. Je dirais qu’en France, ce qu'on appelle VOD (c'est-à-dire la vente ou location en ligne d'un film à la fois) ne fonctionne clairement pas. C’est vraiment difficile de développer ce type d'activité dans le contexte actuel. La SVOD est sans conteste un bon domaine où évoluer. La question principale, à ce stade, c'est l'AVOD. Nous ne prévoyons pas de mettre en place un tel modèle chez Benshi. Nous aimons l’idée de fournir un service familial sans publicité. C’est clairement une valeur pour le client. Mais je sais que Disney essaie d’ajouter un service AVOD à ses offres aux États-Unis… Si tout le monde se met à faire de l'AVOD, ça pourrait entraîner un changement majeur. Sinon, le SVOD va rester un métier intéressant, avec peu de grands changements en vue. Quant à Benshi, notre ambition est d’être streamés partout en Europe, ou du moins dans certains autres pays. Je pense que nous y arriverons en 2023. Le processus a déjà commencé, mais ça va prendre du temps.

En matière d'animation, selon vous, quels genres et formats sont en train de progresser ?
Chez Benshi, nous aimons l’idée d'avoir une offre cinéma, et sentons l'urgence de rencontres avec les artistes, mais évidemment, le public d’aujourd’hui, y compris l'audience familliale, aime beaucoup regarder des séries, suivre le même personnage sur plusieurs épisodes, donc nous sommes réceptifs à cette demande et essayons de trouver des programmes qui présentent la même valeur artistique que nos films. Nous voulons choisir des produits avec une belle variété entre les épisodes. Vous savez, les séries pour enfants tendent à être constituées d'épisodes trop similaires les uns par rapport aux autres, où c'est la même intrigue qui est développée, encore et encore… Par exemple, on a un méchant, il peut évoluer un peu au fil des épisodes, mais l’intrigue reste la même. Nous essayons de trouver des séries dont chaque épisode est une surprise. Dans tous les cas, l’idée fondamentale, chez Benshi, va rester de faire savoir au monde que nous sommes une plateforme formidable pour les films et séries qui s'adressent à toute la famille.

Avez-vous remarqué des changements, côté public, au fil de la pandémie ?
Nos chiffres sont réduits, à environ 12 000 abonnés en tout. Ça rend difficile d’enregistrer des tendances. Nous apprenons notre métier chaque jour un peu plus, notre plateforme est encore nouvelle. Cela dit, à mon avis, il n'y a pas eu de grands changements. Je sais que beaucoup de gens parlent de la manière dont les spectateurs évoluent sans arrêt entre les différents services de VOD (Netflix, Amazon Prime, Disney+ etc.), mais cela ne nous affecte pas.

Donc vous diriez que votre public est restreint, mais loyal...
Oui, nous avons des clients loyaux parce que nous nous concentrons sur la manière dont nous curatons notre sélection. C’est un aspect clef, pour les retenir. Nous espérons qu’il va continuer d'en aller ainsi.

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(Traduit de l'anglais)

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